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Aricle Ils accueillent des personnes handicapées

Depuis six ans, Thierry, qui souffre d’un léger handicap mental, vit chez Annie et Patrick Gay. Il est devenu un membre de la famille.

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Chaque matin, c’est le même rituel. Thierry se lève et part à la traite rejoindre Patrick, son « chef », comme il l’appelle. Il donne du lait aux petits veaux, repousse l’ensilage ou distribue des granulés. Ensuite, il retourne à la maison avec Annie, pour guetter le passage du facteur et de la boulangère. Handicapé mental léger, Thierry vit depuis cinq ans chez Annie et Patrick Gay, éleveurs et viticulteurs à Neuillac, en Charente-Maritime.

« J’ai débuté mon activité d’accueil en 2004, explique Annie. En raison d’une hernie discale, je ne pouvais plus traire, ni aller dans les vignes. Moi qui ai toujours été très active et qui aime voir du monde, je ne concevais pas de rester seule à la maison. »

Son médecin lui suggère de se lancer dans l’hébergement de personnes handicapées. Annie obtient son agrément et, rapidement, deux chambres et une salle de bains sont aménagées dans l’habitation.

Agrément permanent

« L’accueil s’est toujours bien passé, raconte-t-elle. Je reçois une ou deux personnes, des hommes ou des femmes assez autonomes, mais qui ne peuvent pas vivre seuls. Certains sont très attirés par la campagne et les animaux. D’autres, au contraire, s’ennuient et demandent à repartir en ville. Toujours attachants, curieux et attentionnés, ils ont la joie de vivre, et nos échanges sont riches. Cela me fait une compagnie. Ils m’aident à cuisiner ou à bricoler. Certains préfèrent passer plus de temps dehors, avec mon mari. Nous leur portons de l’attention et tous nous le rendent bien. »

En 2011, la famille Gay reçoit pour la première fois Thierry, avec lequel le courant passe bien rapidement. Annie demande alors un agrément permanent. Depuis, Thierry ne les a pratiquement plus quittés. « Il vit ici comme chez lui », souligne-t-elle, en confiant que Patrick considère le pensionnaire comme son frère. Et d’ajouter : « Quand je pars faire des courses, je l’emmène. Il nous accompagne dans la famille et vient même parfois en vacances avec nous. En principe, j’ai le droit à cinq semaines de congés par an, pendant lesquelles je n’ai personne à la maison, mais finalement, je m’arrête très peu. Somme toute, ce sont mes problèmes de santé qui m’ont poussée à faire de l’accueil. Si j’avais imaginé les beaux moments que cela me procurerait, j’aurais commencé plus tôt. »

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